Jour 611

Jour 611

Mercredi 2 juin 2010

Acaponeta

Sinaloa - M E X I Q U E

Alors debout à l’aube par Santana. Hier soir je lui ai donné une partie de mon repas et ce matin une partie du déjeuner et 20 pesos. Faut préciser qu’il à 80 ans et qu’il est très pauvre. Qu’il est aussi le gardien de nuit pour les machines de chantiers qui longue cette route. L’endroit où je dors et propice aux rats et aux maladies. Des détritus son vraiment partout. C’est la coutume ici de tout jeter et partout sans la moindre vergogne. C’est très dommage parce que le pays mérite bien mieux que cela !

Alors la journée commence par la réparation de la chambre à air. Et rien ne va comme cela devrait être le cas. Alors la réparation est bien plus longue que prévue. Cela fait, c’est juste deux minutes en vélo pour rejoindre un restaurant là au milieu de rien et qui est bien proprement tenu par une famille. En plus le service est fait par une jeune fille et sa sœur, toute deux très jolie par ce début de journée matinal. Des œufs « ranchero » font l’affaire avec des jus de fruits. Je repars pour la route. La route dans cette longue journée parce que c’est ainsi lorsque je pars de bonne heure le matin. Et c’est bien vu, puisque 100 kms ont été fait ! J’arrive à les faires et avec 100 kg !!! De plus que la chaleur est de plus en plus forte et que l’humidité avec les nuages font une mixture très étouffante.

Et en ce 2 juin, c’est une pensée pour un anniversaire loupé, les deux ans depuis le départ de la place Pestalozzi le 1^er juin 2008! Certes, une coupure au Canada à cause de l’hiver cinglant et en 2009 une visite à ma famille pour mon père malade. L’aventure avance et de plus en plus me rends compte de son étendue sans pour autant avoir l’impression de voir son bout. Un rêve lointain qui me fait avancer dans la souffrance de tous les jours. Oui, ce qui peu paraitre un rêve n’est en fait qu’une évasion d’une souffrance encore plus grande au quotidien.

Arrivé dans la ville Escuinapa de Hidalgo en début d’après midi, je vois surgir une voiture avec un beau vélo de course sur son toit. D’aussitôt je demande au chauffeur de s’arrêter, j’ai un service à lui demander. En effet, les changements de vitesses, les départs et montées posent de plus en plus un problème. Le pédalier tourne dans le vide. La prochaine ville est à plus de 60 kms et celle ci me semble très grande. Alors les deux habitants de la voiture descendent et de suite il sont très sympa et prenne ma cause en main. J’ai juste demande l’adresse de leur mécano. Parce qu’il on un vélo d’enfer, le mécano doit être d’enfer. Et c’est le cas (avec 2 jours de reculs). De suite il se rend compte du problème et le répare. C’est le roulement qui supporte la cassette qui est complètement usé. Là, sur la rue, ce garage à vélo ne payant pas de mine ou sont exposé quelques vélos de courses de qualité, l’ambiance est vraiment superbe et chaleureuse. Au moins 8 à 10 personnes sont là et c’est la rigolade. Mon mécène du jour me dit que son père à eu un magasin de vélo et qu’il en a 8 à la maison. Et que dans la maison ils sont 10 personnes. Alors je dis : 80 vélos c’est tout un magasin ! Et tout le monde rit !!! Ainsi de suite pendant facilement 1h30. Et à l’essai du vélo qui est concluant, c’est la grimace quand je demande le prix. Et là, c’est des nues que je tombe : 100 pesos. Et comme il n’y avait pas de chaises, je suis resté debout quant mon mécène du jour n’à dit qu’il m’offrait la réparation… C’est une équipe de copain vraiment très chouette qui font de la compétition ensemble et dès demain ils seront à Mazatlán pour une course cycliste sur 4 jours. J’en avais vu les panneaux dans la ville. Mieux vous dire que ce moment est magique.

Et ce matin, encore mieux ! Un arrêt pour prendre un café dans une station service. Toute ne le servent pas et là il y à des tables. Il est bien 10h00 et la chaleur est déjà suffocante. En entrant pour prendre la boisson, c’est le coup de froid à cause de la transpiration. Mais c’est bien agréable. Des motards mexicains arrivent ! Le style Harley et loubard au premier abord. Mais les quadras ou quinquas sont extrêmement cool. Discutions sur le voyage, les prochains buts, prisent de photos, enfin ! La routine pour moi… ce qui l’est moins, c’est leur générosité. 20 pour un, 15 pour la dame et un autre 15 de la cliente du café qui en même temps me donne le journal des témoins de Jéhovah. Bien que sur le vélo il ni ai plus l’affiche pour l’association (GZAH) pour laquelle je roule pendant une année, cet argent est mit en compte et versé lorsque la somme sera plus conséquente.

Sur le début de l’après midi, après la sortie de ville, beaucoup de vendeurs de crevettes séchées et de mangues. Je demande pour deux mangues le prix. Et avec la réponse en négocie trois. Je les choisis très minutieusement et la dame me les prépare. Sur le pouce, mes trois mangues ne font pas long feu. Faut bien dire que depuis le déjeuner il ni à rien eu de plus si ce n’est le café. Et la dame, m’offre une préparation de crevettes miniatures et de concombres arrosés très généreusement au jus de lime frais. 10 minutes ainsi et les petites crevettes sont cuites. Un régal !

La journée n’arrête pas de voyager de surprise en surprise. D’étonnements en étonnements. De générosités en générosités. De découvertes en découvertes. Et je ne suis qu’en début d’après midi ! Quant je pense que les Californiens me disaient que les Mexicains étaient méchants et dangereux. Faut toujours voir de la manière dont ont voyage et avec quel respect. Pour moi ce sont tous mes frères jusqu’à preuve du contraire. Et les bons ils y en a dans tous les pays comme les méchants, c’est aussi une rhétorique que je pratique régulièrement.

Comme hier il ni a pas eu de douche et qu’aujourd’hui c’est 100 kms de sueurs et des chaleurs, ce soir il me faut absolument une douche. C’est dans un hôtel de passe que je passerai une nuit très tranquille et très reposante après cette journée très incroyable…